BIOSYL, CA BOUGE A TOUS LES ETAGES.

Voici un article de l’association « Forêt Debout » du groupe forêt du syndicat de la Montagne Limousine qui se mobilise avec d’autres assos et collectifs avec qui nous échangeons et partageons notre combat pour l’avenir de nos forêts limousines avec une gestion plus respectueuse. Elles sont encore plus menacées aujourd’hui par des projets tel que Biosyl à Guéret et Piveteau à Egletons.

« Plus de 500 personnes ont participé à un débat avec des experts à Guéret le 28 janvier en l’absence des dirigeants de Biosyl qui n’ont pas répondu à l’invitation. Malgré les oppositions très fortes à ce projet, la préfète de la Creuse a accordé l’autorisation d’exploiter sans qu’aucune mesure de protection des forêts soit imposée à l’entreprise. L’association Canopée, France Nature Environnement 23 et de nombreux acteurs locaux ont déclenché des procédures judiciaires à l’encontre de la décision de la préfecture. 

Biosyl a été autorisé à exploiter par la préfecture de la Creuse fin janvier 2024 sans études d’impacts, sans enquête publique !
Malgré une forte mobilisation citoyenne pour dénoncer une trop forte pression sur nos forêts, du côté des exploitants forestiers, des élus, des services d’État, tout le monde se renvoie la balle quant aux potentiels impacts à venir avec cette usine !

Alors, ce projet fou de production de pellets à partir de bois ronds de feuillus doit continuer à être dénoncé.

Biosyl projette de s’installer sur la zone industrielle au Nord de Guéret !!!

Non seulement les élus de l’Agglomération du Grand Guéret (propriétaire des parcelles) ne peuvent pas se permettre de voter la vente des terrains à Biosyl,
mais les maires de Guéret et de St-Fiel doivent retirer leur autorisation de permis de construire accordé à Biosyl.

Voici pourquoi :

  • Après consultation des demandes de permis de construire, l’association nationale Canopée – pour des forêts vivantes, et France Nature Environnement Creuse, ont porté deux recours contre les permis de construire accordés par les mairies de Guéret et St-Fiel.

Un projet d’installation d’une telle surface (+14 ha) aurait dû être soumis à une étude d’impact environnemental.
C’est ce que demandent les associations.
La partie située sur la commune de Guéret dispose d’une zone dont il y a suspicion de zone humide. Si cela était avéré, des mesures de compensation doivent être mises en place.

Mais il y a pire, sur la commune de St-Fiel : le petit bout de parcelle qui a fait l’objet d’une demande de permis de construire par Biosyl est classée en Zone Naturelle dans le PLU de la commune. C’est à dire que le maire de St-Fiel a accordé un permis de construire sur une zone non constructible !
Décidément, Biosyl le « bienfaiteur de nos forêts » nous montre son engagement à préserver la nature, ou pas.

Comment imaginer vendre des parcelles qui ne respectent pas le PLU, et sans étude d’impacts ! Et avec suspicion de zone humide lorsque l’on connaît les enjeux liés à l’eau sur notre territoire !

Le recours concernant la parcelle de Guéret est un recours gracieux. Mme la Maire de Guéret peut retirer son autorisation de permis de construire et demander une étude d’impact.
En revanche, le recours concernant la parcelle de St-Fiel est un recours contentieux, car il ne respecte pas le PLU de la commune. Il a été déposé directement auprès du tribunal administratif de Limoges.

Et pour nos forêts alors, on fait quoi ?

Le vide réglementaire profite aux coupes rases !

Alors que vous êtes nombreux à nous faire remonter vos constats de coupes rases, ou coupes fortes comme il est d’usage de dire, nous nous rendons collectivement compte que nous sommes bien démunis pour agir, tant le vide réglementaire est réel.
Alors, interpellez vos maires, ainsi que les services de la DDT et de la DREETS pour informer de la coupe, une fois celle-ci faite, compilons ce que nous constatons collectivement et interpellons.

La politique forestière protège bien mal nos forêts, majoritairement privées, morcelées, à la merci des exploitants et coopératives.
La filière de transformation de feuillus a perdu nombre d’unités par l’industrialisation des process, le bois énergie s’en frotte les mains.
Aujourd’hui, la filière bois énergie capte plus de 50% des aides publiques de la filière bois.

La forêt continue d’être un sujet de discussion bouillant !

Des collectifs de Creuse, Limousins et même Dordogne se mobilisent tous ensemble depuis l’arrivée du projet Biosyl. 
Ce projet ogre de nos forêts de feuillus aura au moins permis de catalyser l’interconnaissance des initiatives et des luttes en faveur d’une bonne gestion de nos forêts !

Groupement de propriétaires forestiers, association de promotion de gestion durable, ou d’achat de foncier, collectif se mobilisant contre les coupes rases et pour la préservation des écosystèmes forestiers, etc.
Vous les retrouvez notamment en cosignataires de la pétition (qui a dépassée les 7000 signatures, tout de même, la forêt, ça mobilise !). Rejoignez nous.

Suivez et soutenez le travail de Canopée qui dénonce les pratiques de Biosyl depuis plusieurs années :
Récapitulatif du dossier Biosyl, du Morvan à Guéret c’est par ici Bois énergie : Stop aux usines Biosyl ! – Canopée.ong

Nos élus doivent s’engager dans une politique de gestion forestière durable.

Que ce soit au travers de documents d’urbanisme, d’arrêtés préfectoraux, de documents de bonnes pratiques, nos élus peuvent faire vivre une gestion des forêts au travers d’une Charte forestière.
Celle du Pays de Guéret a été active jusqu’en 2020, et a permis la multiplication d’initiatives en faveur de bonnes pratiques et de préservation des espaces naturels.
Même si elle ne se place au dessus des lois nationales, une Charte forestière a le mérite de faire vivre la concertation territoriale.

Tels des élus des Landes, nos élus peuvent voter des motions demandant l’arrêt des coupes rases des feuillus

La députée de la Creuse, qui participe actuellement à la proposition de loi relative à l’adaptation de la politique forestière face au changement climatique, se tient à disposition des élus pour échanger avec eux. Elle leur a adressé un courrier en ce sens fin 2023.

 La politique forestière nationale se joue à l’Assemblée

Soutenez l’association Canopée

Parce que ce n’est pas avec le Plan de Relance, qui prévoit la plantation d’1 milliard d’arbres, que les choses vont s’arranger !
Bien au contraire, cela favorise les coupes rases pour replanter des résineux.

C’est bien toute une refonte de la politique forestière qui est nécessaire, avec des moyens pour les unités de 1ere et 2e transformations (et pas au bois énergie comme c’est actuellement le cas), avec des encadrements précis des coupes et des pratiques, et avec une reconnaissance et une valorisation du travail des acteurs de la forêt par exemple.

2 propositions de lois sont actuellement en débat. Canopée travaille à ce que la proposition de loi qui suivra ne soit pas détricotée par les puissants lobbys industriels voire, jamais débattue au sein de l’hémicycle.
Là aussi, suivez leur travail.
Canopée – Forêts vivantes (canopee.ong)

Pour nos forêts ! Debout !

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